Chasper Planta

Il marche tranquillement dans la neige jusqu'à la dameuse. «Il y a du vent aujourd'hui», dit Chasper en rejoignant Andri dans la chenillette, qui l'emmène à l'endroit prévu pour le déclenchement des avalanches. Pour la sécurité des hôtes, ces dernières sont déclenchées artificiellement si nécessaire, surtout lorsqu'après de fortes chutes de neige, il y a un risque que l'avalanche glisse dans le domaine skiable. «Pour le minage des avalanches, il y a deux variantes ; par hélicoptère ou avec nos mâts de minage». Aujourd'hui, il est une fois de plus temps d'opter pour cette dernière solution, car le temps est encore trop mauvais pour une intervention en hélicoptère. Ce n'est qu'une des nombreuses tâches de l'équipe des pistes des Bergbahnen Scuol. «Tu peux y aller», dit-il par radio à son collègue de travail qui déclenche la charge explosive à la centrale. «Ne t'effraie pas, la détonation aura lieu dans environ 40 secondes». Mais le silence persiste.

Une erreur de jugement. Cela peut arriver et ce n'est pas la première fois en plus de 15 ans de service de Chasper Planta. Ils font une deuxième tentative, qui réussit à déclencher l'explosion. «Voilà, nous allons maintenant marquer la dernière piste», déclare Chasper et se met en route avec l'un des ouvriers en direction de la piste de rêve de Sent, où ils placent les poteaux et les clôtures le long de la piste par des températures froides, des chutes de neige et un vent fort. Lorsqu'on lui demande pourquoi il travaille précisément ici, là où d'autres passent leurs vacances, il répond simplement : «C'est ma maison. C'est ici que je me sens le mieux – les montagnes, la nature. C'est parce que – peut-être typiquement engadinois – nous avons nos racines ici».

Une matinée typique de Chasper commence à la station de mesure de la neige de Motta Naluns. Il y examine les structures de la neige et mesure la hauteur de la (nouvelle) neige. Les données sont partagées avec l'Institut pour l'étude des avalanches de Davos, où sont également analysées les données de toutes les autres stations de ski. Une fois la première tâche de la journée accomplie, il monte avec son équipe et le premier relais du personnel des remontées mécaniques à leur centrale – au «Mot da Ri» – où le travail de bureau les attend. 

Outre la sécurité des pistes et le balisage, le service de secours fait également partie des tâches de Chasper et de son équipe. Comme souvent, il y a des jours turbulents et d'autres plus calmes : «Aujourd'hui, il n'y a pas encore eu d'accident. Hier, il y en a eu un et avant-hier, six. Mais cela n'a rien à voir avec la quantité de personnes sur les pistes, mais plutôt avec les autres conditions comme le temps, la neige et l'état des pistes». Avec Lukas, l'un de ses collaborateurs, il remplit les rapports d'accident qui sont également utilisés pour les évaluations annuelles à Berne. En moyenne, le domaine skiable de Motta Naluns enregistre entre 120 et 140 accidents par saison. Le lieu de l'accident, le type de sport, l'heure et bien d'autres éléments doivent être notés, notamment pour les statistiques. «Quelqu'un à Berne a encore beaucoup à faire». 

Lorsqu'il fait beau, ils savent que la journée ne réserve généralement pas de grandes surprises. «Bien sûr, la chaleur peut aussi faire augmenter le risque d'avalanche et déclencher des avalanches de neige mouillée». En revanche, en cas de très mauvais temps et d'averses de neige, on se rappelle sans cesse que l'on est en plein air, dans la nature, contre laquelle l'homme ne peut rien. «Tout dépend de la manière dont nous traitons la nature. Heureusement, il y a des lois et des règlements à respecter. On ne peut pas «déplacer des montagnes» ou construire ce que l'on veut. Et c'est bien ainsi». 

Ce n'est pas seulement en raison de ses responsabilités actuelles que Chasper attache de l'importance à la sécurité des hôtes. Il a suivi sa première formation de guide de montagne. «Toute la famille va souvent à la montagne – randonnée, alpinisme ou pour des tours à ski – et ce depuis son plus jeune âge». Le Piz Linard est l'une de ses fascinations personnelles. Entourée d'une nature intacte, de traditions rhéto-romaines et d'une valeur ajoutée générée par le tourisme, la Basse-Engadine attache beaucoup d'importance au maintien de son cadre de vie pour les générations futures. «Je pense que notre petite région familiale est appréciée en tant que telle par les hôtes. Nous avons beaucoup d'hôtes, des familles qui viennent ici depuis des générations. C'est notre bonus». 

Texte, vidéo et images : Marina Gachnang